Librairie Pierre Saunier

Le Tombeau de Théophile GautierLe Tombeau de Théophile Gautier Le Tombeau de Théophile GautierLe Tombeau de Théophile Gautier Le Tombeau de Théophile GautierLe Tombeau de Théophile Gautier Le Tombeau de Théophile GautierLe Tombeau de Théophile Gautier Le Tombeau de Théophile GautierLe Tombeau de Théophile Gautier

Gautier (Théophile).
Le Tombeau de Théophile Gautier. [Mallarmé, Charles Cros, Hugo, Heredia, Glatigny, Monselet, Dierx, Banville, Cazalis, Verat, Malade, etc.].

Paris, Alphonse Lemerre, 1873 ; in-4, bradel pleine percaline de soie tigrée ocre et brune, non rogné, couverture parcheminée conservée  (reliure d'époque). 4 ff. n. ch. dont frontispice (portrait de Th. Gautier dans un médaillon), dessiné et gravé à l’eau-forte par Bracquemond), II & 179 pp.

650 €

Édition originale, imprimée sur beau papier vergé à 10 fr. – il a été tiré, en outre, 20 ex. sur papier de Chine (50 fr.) et 10 ex. sur papier Whatman (30 fr.).

Relié avec le faire-part de décès de Théophile Gautier (deux feuillets, 26 x 20 cm, pliés) adressé à Messieurs Baronnet avec le timbre postal oblitéré.

L’un de ces messieurs, publiciste notoire, était une connaissance de l’écrivain décédé et un proche de Léon Dierx et Catulle Mendès.

A la mort de Théophile Gautier (23 octobre 1873), Albert Glatigny proposa à ses confrères de faire paraître un hommage à l’écrivain dans le goût des Tombeaux du XVIeme – Banville convainquit Lemerre de le publier – Catulle Mendès en dirigea la réalisation, sollicitant les participations par lettre : Après un prologue, où il est dit qu’un certain nombre de poètes se sont réunis autour d’un repas funèbre en l’honneur de Théophile Gautier, tous l’un après l’autre, se lèvent et célèbrent chacun l’un des côtés du talent de leur maître mort – Ils s’adressent à une image de Gautier. Donc la forme « tu » est recommandée, au moins dans la première strophe. L’éloge qu’on vous demanderait serait celui de la tendresse, si souvent niée à Gautier. Vous auriez à louer son art infini, sa technique admirable, mais à louer surtout l’attendrissement, très réel, très profond, qu’il a montré dans ses vers, dans ses romans, partout : – en un mot, le venger de ceux qui lui ont trop jeté la forme à la tête (vous avez 3 heures).

Au final, le recueil contient quatre-vingt-douze poèmes, composés dans sept langues différentes, français, latin (Dunesme & Glaser), grec, anglais (John Payne & Swinburne qui y publie trois poèmes en anglais et un poème en grec) allemand (Ludwig Benedictus donne Neue Legende), italien (Luigi Gualdo avec son Teofilo, il mio amico), et occitan (Felis Gras & Teodor Aubanel) par quatre-vingt-trois collaborateurs. Tous les poètes liés au Parnasse sont représentés, sauf Ménard et Verlaine – leur engagement en faveur de la Commune devait les écarter de ce livre d’hommage rendu à l’un des adversaires avoués de l’insurrection parisienne. Mallarmé y publie son célèbre Toast funèbre qui lui vaut d’être écarté du Troisième Parnasse contemporain par Alphonse Lemerre et Anatole France. Bien évidemment, Victor Hugo ouvre la marche.

Singulière et attachante reliure de l’époque (petites usures acceptables).